L’huile de palme a très mauvaise réputation et n’est jamais assimilée à un régime alimentaire sain. Pourtant, sur quelle base peut-on affirmer que cette huile est nocive à la santé ?
Longtemps qualifiée de « bonne grasse » (car végétale), elle n’est sortie du cercle fermé des produits diététiques que dans les années 2000. Elle a d’ailleurs connu un vif succès, par rapport aux huiles industrielles contenant de grosses quantités d’acides gras trans, nocifs à la santé et favorisant les accidents cardio-vasculaires. En effet, les acides gras trans favorisent le « mauvais » cholestérol (le cholestérol LDL) et diminuent le « bon cholestérol » (le cholestérol HDL). Les huiles végétales, comme l’huile de palme, sont donc apparues comme une solution idéale de remplacement.
Les points positifs de l’huile de palme : multi-usages et relativement saine
D’un point de vue physico-chimique, l’huile de palme a des propriétés très intéressantes, adaptées à de nombreux usages. Elle se trouve aujourd’hui dans de nombreux produits très appréciés comme les biscuits, les gâteaux, les chips, les frites, les pâtes à tartiner etc.
L’huile de palme a cependant les défauts de ses qualités : si elle a des avantages de propriétés, elle est considérée néfaste à la santé car contenant 50% de graisses saturées, qui augmentent le cholestérol dans le sang (aussi bien le bon que le mauvais). Ainsi, l’effet néfaste de l’huile de palme reste à nuancer car aucune étude épidémiologique n’a spécifiquement démontré le risque cardiovasculaire lié à la consommation d’huile de palme. Si certaines études ont été menées, elles se contentaient d’observer l’évolution de populations en fonction de leur consommation d’huile de palme, mais sans prendre en compte les autres facteurs liés aux habitudes alimentaires etc.
Comparaisons
Ce qu’il faut retenir de la plupart de ces études est que l’huile de palme s’avère meilleure en terme de « bon » et « mauvais » cholestérol que le beurre ainsi que la plupart des autres huiles non végétales. Sur le « bon » cholestérol, elle est similaire aux huiles d’olive et de tournesol, mais beaucoup moins saine sur le plan du « mauvais » cholestérol.
- Il est cependant important de noter que l’apport d’huile de palme sera moins favorable dans un régime alimentaire très calorique, avec beaucoup de féculents, de sucres raffinés, de cholestérol et de graisses animales.
- En revanche, dans le cadre d’une alimentation équilibrée, l’huile de palme a des effets positifs extrêmement proches que ceux des huiles d’olives ou d’arachides.
L’huile de palme : un désastre écologique
Si l’huile de palme a mauvaise réputation, c’est surtout en raison de la culture de palmiers à huile, extrêmement néfastes à l’environnement :
- La plupart des palmeraies sont plantées après une grosse vague de déforestation pour pourvoir aux besoins d’une société de consommation exigeant de l’huile de palme. Ainsi, 90% des forêts de l’Indonésie ont été rasées pour faire des palmeraies, le taux de vente d’huile de palme ne cessant d’augmenter chaque année (au niveau mondial, 50,6 millions de tonnes ont été vendues en 2011).
- Or, déforestation signifie destruction d’écosystèmes, disparition d’espèces, d’habitats et de ressources de populations locales, ainsi que disparition du peu de poumons de la planète …
- Sans oublier le fait que chaque déforestation contribue à l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère, car l’Indonésie est aujourd’hui l’un des premiers pays émetteurs de gaz à effet de serre. D’ailleurs, les palmiers à huile captent 3 fois moins de CO2 que les autres espèces d’arbres, ne compensant donc même pas ce qui a coûté à les planter …
- Un autre grand désastre écologique lié à la culture de palmiers à huile est la consommation en eau que demandent chaque jour les arbres. Associés à cela, n’oublions pas les pesticides utilisés qui polluent eux aussi les sols et nappes alentours.
Attention, si la culture de palmiers à huile est une catastrophe écologique à bannir, la culture d’huile de soja et de colza a les mêmes effets. Même si aujourd’hui la culture d’huile de palme essaie d’être « durable », la question se pose de savoir s’il est possible de cultiver des palmiers à huile de manière « saine et durable » au regard des exigences liées à leur prolifération.