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DE JEUNES AMÉRICAINS DÉFIENT TRUMP AU TRIBUNAL POUR SON RECUL CLIMATIQUE


Existe-t-il un droit à un futur climatique viable? De jeunes Américains tentent mardi de saisir la justice contre l’administration Trump, qu’ils accusent de bafouer leurs droits fondamentaux en promouvant le pétrole et le gaz.

Cela m’angoisse beaucoup de penser à mon avenir », a confié à l’AFP Eva Lighthiser, plaignante principale, dont la famille a dû déménager pour des raisons climatiques.

Pour cette femme de 19 ans, « c’est très difficile à accepter pour quelqu’un qui entre tout juste dans l’âge adulte ».

Elle témoignera mardi et mercredi aux côtés de 21 autres jeunes, dont plusieurs mineurs, dans le cadre de cette action portée devant un tribunal fédéral à Missoula, dans le Montana, Etat rural du nord-ouest des Etats-Unis.

Leur plainte illustre le déplacement croissant du combat climatique sur le terrain judiciaire, souvent à l’initiative de jeunes du même âge. Cet été, ce sont des étudiants de l’archipel du Vanuatu qui ont obtenu une victoire retentissante devant la Cour internationale de justice, plus haute juridiction de l’ONU.

L'émissaire climatique démocrate de l'époque, John Podesta, s'exprime lors du National Clean Energy Summit 7.0 à Las Vegas, dans le Nevada, le 4 septembre 2014 (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives - David Becker)

Citant des répercussions sur leur santé, le groupe de jeunes Américains attaque des décrets de Donald Trump pour faciliter la production de pétrole et de gaz, entraver celle d’énergies renouvelables et occulter le suivi des effets du changement climatique.

Des climatologues, un pédiatre ou l’ancien émissaire climatique démocrate John Podesta témoigneront pour appuyer leur démarche.

Ce sera « la première fois » que les plaignants pourront témoigner directement face au nouveau gouvernement républicain sur la façon dont sa politique « provoque la crise climatique et porte préjudice aux jeunes », explique à l’AFP Andrea Rogers, avocate de l’association Our Children’s Trust, qui les représente.

Cour suprême conservatrice

L’action est pour l’instant au stade procédural: elle vise à obtenir du juge qu’il ordonne la tenue d’un procès. Le gouvernement fédéral, rejoint par 19 Etats conservateurs et le territoire de Guam, réclame un classement sans suite.

Bien que le juge, Dana Christensen, soit connu pour des décisions en faveur de l’environnement, les observateurs ne sont pas optimistes. Même en cas de procès, la procédure risque de finir devant la Cour suprême, dominée par les conservateurs.

Le président américain Donald Trump répond aux questions des journalistes dans le bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 15 septembre 2025 (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives - Kevin Dietsch)

Et l’absence de jurisprudence fédérale forte sur un « droit constitutionnel à un environnement propre » ne joue pas en faveur du mouvement, dit à l’AFP Michael Gerrard, professeur de droit environnemental à l’université Columbia.

« Cette Cour suprême est plutôt encline à retirer des droits qu’à en accorder, à moins que vous n’ayez une arme à feu », tranche-t-il.

L’équipe juridique garde néanmoins espoir, après de récentes victoires remportées au niveau des Etats.

En 2023, un juge du Montana a donné raison à de jeunes plaignants qui contestaient la non-prise en compte du climat dans la délivrance de permis pétroliers et gaziers, estimant que cela violait leur droit constitutionnel à un environnement sain.

Le gouvernement Trump pourrait faire valoir que la question climatique relève du politique et non des tribunaux (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP - Brandon Bell)

Un an plus tard, de jeunes militants hawaïens ont obtenu un accord obligeant leur Etat à accélérer la décarbonation du secteur des transports.

Mais au niveau fédéral, la balance ne penche pas du côté des militants. L’affaire la plus connue, remontant à 2015, a été close en 2023… par la Cour suprême.

Le gouvernement Trump pourrait faire valoir que la question climatique relève du politique et non des tribunaux.

Mais, note l’avocate Andrea Rogers, « la question de savoir si le pouvoir exécutif viole les droits constitutionnels des jeunes est précisément le genre de question que les tribunaux tranchent depuis des décennies ».


AFP

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