De nombreuses structures utilisent les rayonnements ionisants sans une prise en charge de la sûreté et la sécurité des installations utilisant les matières radioactives pour le bien-être des utilisateurs, des populations et de l’environnement. En effet, les rayonnements sont largement utilisés dans la santé, en Radiologie, Radiothérapie, médecine nucléaire. Ils sont aussi utilisés dans le BTP, la recherche, l’industrie (cimenterie, raffinerie, agro-alimentaire.) et le contrôle dans les aéroports et ports.
La méconnaissance des régimes de déclaration et d’autorisation d’utiliser les rayonnements ionisants, l’absence d’un suivi radiologique du personnel, l’absence de qualification du personnel dans certaines structures et de formation en radioprotection, l’absence de contrôle qualité des appareils et d’inspection de ces structures, les locaux utilisés sont, pour la plupart, inappropriés pour ces activités. Par conséquent, le renforcement du dispositif réglementaire est un impératif pour une meilleure protection des personnes (personnels, patients, population) et de l’environnement.
La radio exposition humaine est l’exposition de l’homme aux rayonnements ionisants.
L’exposition aux rayonnements ionisants peut se faire selon trois modes : externe sans contact cutané, externe par contact cutané et interne. Cependant, la majorité des expositions d’origine professionnelle sont des expositions externes. L’exposition reçue par l’organisme dépend de la nature du rayonnement (activité et nature du radioélément), de la distance à la source (plus l’organisme est éloigné de la source d’exposition, moins la dose absorbée sera forte), de la durée de l’exposition. Pour apprécier à leur juste valeur les risques liés aux rayonnements ionisants, il est nécessaire de regarder l’exposition naturelle de l’homme à laquelle il a toujours été soumis. Tous les organismes vivants y sont adaptés et semblent capables de corriger, jusqu’à un certain degré, les dégâts dus à l’irradiation.
Types d’effets médicaux et sanitaires des rayonnements ionisants
- Effets aigus : qu’ils s’agissent d’ondes ou de corpuscules, de rayonnements directement ou indirectement ionisants, qu’ils soient faiblement ou fortement pénétrants, les rayonnements ionisants se comportent comme des toxiques. En effet, au-delà d’une certaine dose absorbée dans les cellules et les organes, ils provoquent la mort cellulaire et les réactions qui y sont liées. Cette propriété est du reste utilisée pour la destruction des tumeurs cancéreuses à forts débits de dose.
- Effets retardés : en dehors des lésions dégénératives tardives (cataracte, fibrose, nécrose) les effets tardifs sont la conséquence de lésions initiales qui n’ont pas causé la mort des cellules mais ayant conduit à des mutations cellulaires après réparations des lésions défectueuses induites. Les mutations interviennent au hasard, en proportion croissante avec la dose reçue. La gravité de ces effets ne dépend pas de la dose. Ces effets sont décrits comme des effets stochastiques, génétiques, lorsqu’ils affectent les cellules germinales, et cancérogènes, lorsqu’ils concernent les autres tissus dits somatiques.
« Les rayonnements ionisants, ça ne se voit pas, ça ne se sent pas, ça ne se palpe pas, ça ne s’entend pas. Ils sont quand même là ! Et ça peut faire mal…. »
L’image dominante du nucléaire est celle du nucléaire énergétique, la production d’électricité par les réacteurs, et l’activité de gestion du cycle du combustible qui en découle. Un autre aspect de la recherche nucléaire concerne les rayonnements et les radioéléments dont les applications se retrouvent dans la médecine, l’industrie, l’agriculture et l’environnement. Les rayonnements présentent en effet quelques caractéristiques uniques, qui en rendent souvent l’utilisation incontournable. Cependant, un mauvais usage peut présenter des risques pour l’homme et l’environnement.
Tomodensitométrie -- Un examen complet du corps expose l'individu concerné à 20 mSv en une seule fois, soit l’équivalent de la dose de rayonnements maximum recommandée annuellement pour les salariés du nucléaire. © Freepik
Irradié ou contaminé ?
Les deux termes sont souvent confondus alors qu’ ils n’ont pas la même signification.
- L’irradiation est l’exposition externe d’un corps à des rayonnements ionisants,
- La contamination est l’ingestion ou l’inhalation d un produit radioactif ou lorsqu’un produit radioactif se dépose sur un corps.
Compteur Geiger utilisé pour détecter des traces de radiations nucléaires. © Freepik
Quels sont les effets sur l’organisme ?
Plus la dose est forte, plus les conséquences sur l’organisme sont importantes avec en fonction de l’exposition un éventuel risque de cancer. A partir de 500 mSv [1], on peut observer des effets rapides sur l’organisme. Une dose unique de 1.000 mSv déclenche ainsi l’apparition de rougeurs, de nausées, de vomissements, de vertiges voire d’hémorragies, mais n’est pas mortelle. Au delà de 5.000 mSv, l’exposition peut conduire à la mort, atteignant gravement les lymphocytes, les globules rouges et les cellules du système digestif. Si la dose dépasse les 10.000 mSv, les radiations touchent le système nerveux central et entrainent irrémédiablement la mort. En cas d’exposition prolongée ou répétée, le risque de cancer augmente et ce, même pour des faibles niveaux de radiations. Les rayonnements lèsent les molécules d’ADN et augmentent la fréquence des mutations, favorisant l’apparition de cancers des os, du sang et de la thyroïde.
[1] La quantité de rayons absorbés se mesure en sievert (Sv). Pour référence, 2,4 millisieverts représentent l’irradiation moyenne en France dont la majeure partie est d’origine naturelle, le reste étant lié à l’industrie nucléaire et à l’imagerie médicale.
Par Joseph Saturnin DIEME — Src : Mag VIE N°20
