Le Japon ne comptera-t-il un jour plus qu’un seul enfant de moins de 14 ans ? Cette hypothèse qui peut paraître farfelue pourrait se réaliser, selon certains scientifiques, et plus tôt qu’on ne le croit.
Professeur au Centre de recherche sur l’économie et la société des personnes âgées, à l’Université Tohoku, Hiroshi Yoshida a réalisé une simulation du déclin démographique nippon. Le compteur mis en place par ce chercheur affiche en temps réel le nombre d’enfants au Japon, année après année, ce qui permet d’en mettre en évidence la diminution progressive.
Basant ses calculs sur les données du Bureau japonais des statistiques, Yoshida a estimé au 5 janvier 2720, soit dans 695 ans, le jour où l’archipel ne comptera plus qu’un seul enfant, indique Slate.
Par rapport à une estimation effectuée en 2023, les dernières analyses ont fait avancer de plus d’un siècle la date fatidique, ce qui est révélateur de l’ampleur du problème de natalité au Japon.
En effet, ce pays peuplé actuellement d’environ 125 millions d’habitants voit sa population infantile baisser de 2,3 % par an. Selon les projections actuelles, il ne compterait plus que 80 millions d’habitants en 2100.
« Cette diminution s’explique principalement par une baisse du nombre de mariages et une augmentation du nombre de célibataires parmi les Japonais », rappelle Slate.
Même problème en Corée du Sud
En Corée du Sud voisine, où la fécondité est la plus faible au monde, on dénombrait 0,78 enfant par femme en 2022, soit près de trois fois moins que le seuil de 2,1 nécessaire pour renouveler les générations. Selon le service de recherche de l’Assemblée nationale sud-coréenne, cité par National Geographic, « les Coréens seront éteints d’ici à 2750 » si la tendance actuelle se poursuit.
L’immigration comme solution ?
« D’un point de vue mathématique, cela pourrait être vrai, en calculant le nombre de morts par rapport au nombre de nouveau-nés. Mais cela occulte bien d’autres facteurs. L’immigration notamment, qui pourrait renouveler la population », estime Andrew Yeo, professeur à l’Université catholique d’Amérique, cité par le même média.
Face à ce déclin programmé, les autorités envisagent plusieurs solutions, comme le lancement d’une application de rencontres par le gouvernement japonais ou la mise en place d’aides financières et de congés parentaux en Corée du Sud. Suffisant pour inverser la tendance ?