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jeudi, octobre 9, 2025
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LA LOCALISATION DE VOTRE GRAISSE POURRAIT AFFECTER VOS CAPACITÉS MENTALES, SELON UNE ÉTUDE


On sait que l’obésité impacte le fonctionnement du cerveau, mais une récente étude va plus loin : ce n’est pas seulement la quantité de graisse qui compte, mais aussi sa localisation dans le corps. En fonction de l’endroit où elle s’accumule, les effets sur la structure cérébrale et les capacités cognitives pourraient différer. Décryptage.

Où se loge la graisse chez vous : plutôt dans les cuisses ? Majoritairement au niveau du ventre ? Dans la zone supérieure de votre thorax ? Au niveau des bras ? Ces questions vous paraissent peut-être triviales, mais elles pourraient être très importantes pour le devenir de votre cerveau. C’est en tout cas ce que suggère une nouvelle étude publiée dans Nature Mental Health.

Les auteurs, des chercheurs de l’université polytechnique de Hong Kong ont mis en évidence que la répartition régionale des graisses exerce des effets distincts sur la structure et la connectivité du cerveau, ainsi que sur les processus cognitifs.

La graisse corporelle, loin d’être inerte

L’obésité est connue pour entraîner des modifications dans la structure et le fonctionnement du cerveau. Les études montrent par exemple que l’excès de poids s’accompagne :

  • d’une réduction de la « matière grise » (ou « substance grise »), que l’on retrouve par exemple dans la partie périphérique de l’encéphale où se trouve le corps des neurones qui traitent les informations ;
  • d’une perturbation de la « matière blanche » (ou « substance blanche »), qui correspond à la zone plus interne de l’encéphale et qui est constituée des axones des neurones, c’est-à-dire de leur prolongement ;
  • d’une altération de la « connectivité » qui correspond aux connexions physiques entre différentes régions du cerveau et dont dépendent les capacités cognitives (et donc le déclin cognitif).  

Pourquoi l’IMC ne suffit plus à évaluer les risques

Jusqu’à présent, on utilisait l’indice de masse corporelle (IMC) pour mesurer la teneur en graisse corporelle. Problème : cette mesure est très générale et ne permet pas d’apprécier comment ces graisses se répartissent dans l’organisme. On sait pourtant que, selon la zone où elles se situent, elles n’ont pas les mêmes effets physiologiques, notamment métaboliques et inflammatoires. Il semble par exemple que la graisse viscérale, située autour du cœur, des intestins, du foie, des reins, et la graisse qui se dépose sur les jambes ne contribuent pas de la même façon au risque de maladie.

Est-ce que la répartition des graisses pourrait mieux expliquer les effets sur le cerveau que la graisse globale ? C’est pour répondre à cette question que les auteurs ont tenté d’évaluer s’il existe une association entre la localisation des graisses et le fonctionnement du cerveau (connectivité, microstructure et cognition).

Plus de 40 000 personnes analysées

Ils ont utilisé les données de 23 088 adultes tous volontaires de la UK Biobank, une cohorte de Britanniques suivis depuis de nombreuses années. Tous avaient bénéficié d’une évaluation du pourcentage de graisses présentes dans leurs bras, leurs jambes et leur tronc. Les scientifiques ont également utilisé les données de 18 886 adultes dont l’adiposité viscérale avait été mesurée.

Aucun volontaire n’avait de pathologie psychiatrique ou neurologique. Leur santé neuronale a été évaluée à l’aide d’imageries (IRM) et de tests (raisonnement, fonction exécutive, vitesse de traitement de l’information et mémoire).

Que montrent les résultats ?

Chaque localisation (tronc, viscères, bras, jambes) est associée à des schémas distincts d’atrophie corticale et sous-corticale (rétrécissement du cerveau) et de connectivité fonctionnelle (échanges et communication entre les régions du cerveau), ainsi qu’à des changements dans l’intégrité de la substance blanche.

Une quantité supérieure à la moyenne de graisse dans les bras et le torse était par exemple associée à un amincissement du cortex sensorimoteur, une zone impliquée dans le mouvement, ainsi qu’à une diminution du volume de l’hippocampe (une zone affectée en cas de maladie d’Alzheimer).

Une présence de graisse dans les jambes était associée à une diminution de la connectivité dans le réseau limbique du cerveau, qui régule les émotions et le traitement des récompenses. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que la graisse du bas du corps sécrète de la leptine, une hormone qui régule la faim, et que des niveaux élevés de leptine sont associés à une connectivité limbique réduite.

La graisse des bras était quant à elle associée à la fois à des changements cérébraux la relation entre graisse corporelle et santé cérébrale est complexe.

La graisse viscérale, suspect numéro un

Les liens les plus forts concernaient la graisse viscérale dont la présence était associée à une réduction des axones et à une désorganisation du tissu neuronal. Selon l’âge des volontaires, elle était également associée à une baisse des performances en matière de raisonnement, de fonction exécutive, de vitesse de traitement et de mémoire. Pour les chercheurs, cette graisse viscérale jouerait un rôle disproportionné dans le risque neurocognitif.

Cette étude n’a mis en évidence qu’une association entre graisse et fonctionnement du cerveau, et pas un lien de causalité. Selon les chercheurs, il est même possible que des changements dans le cerveau entraînent des changements dans la répartition des graisses. Affaire à suivre…


Src : FUTURASCIENCES

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