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DORMIR SEUL POUR MIEUX S’AIMER ? CE QUE DIT LA SCIENCE SUR LES COUPLES QUI FONT CHAMBRE À PART


Longtemps perçu comme un signe d’échec amoureux, le « divorce du sommeil » est en train de s’imposer comme une stratégie de couple à part entière. Et si c’était ça, le vrai secret d’un amour qui dure ?

Dormir à deux serait la preuve d’un amour solide. Et dormir séparément, un signe de rupture ? Pas si sûr. Entre ronflements, rythmes décalés ou insomnies, la cohabitation nocturne n’a rien d’une évidence.

Mais est-ce vraiment une mauvaise chose ? Faut-il partager la chambre à tout prix pour entretenir l’intimité ? Et si bien dormir, c’était aussi mieux s’aimer ?

Dormir ensemble : un mythe moderne ?

Historiquement, dormir côte à côte n’a pas toujours été la norme. Pendant des siècles, les aristocrates européens dormaient séparément. Symboles de luxe et d’intimité préservée, les chambres séparées étaient monnaie courante dans la noblesse.

En Afrique ancienne, le sommeil, comme ailleurs dans le monde, variait selon les classes sociales et les régions, mais il était souvent marqué par une période de veille nocturne. Les plus pauvres dormaient sur des paillasses souvent à même le sol, tandis que les plus aisés avaient des lits plus élaborés. Le sommeil biphasique, avec une période de réveil nocturne, était courant. 

Dans les années 1920, les lits jumeaux sont devenus un marqueur social fort, symbole de modernité, de confort et d’hygiène. Le mobilier s’adapte à cette tendance : dormir côte à côte, oui, mais séparément.

Après la Seconde Guerre mondiale, les représentations changent. Les années 1950 valorisent l’union conjugale sous toutes ses formes. Dormir ensemble devient le signe d’un couple heureux et stable. À l’inverse, les lits séparés sont peu à peu perçus comme le signe d’un mariage défaillant.

Mais cette norme est-elle toujours pertinente aujourd’hui ? De plus en plus de couples remettent en question cette « obligation nocturne ».

Ronflements, rythmes décalés… le lit conjugal mis à l’épreuve

Dormir avec quelqu’un, ce n’est pas toujours la garantie d’un repos réparateur. Ronflements, mouvements incessants, horaires opposés, insomnie ou encore éveils fréquents… La cohabitation peut vite virer au cauchemar.

Selon une étude suédoise de 2000, publiée dans Health Care for Women International, menée sur plus de 1 000 femmes, vivre avec un gros ronfleur peut affecter gravement la santé. Les femmes interrogées rapportaient davantage de fatigue, de maux de tête matinaux, de troubles de l’endormissement, et même des symptômes dépressifs. Et dormir dans une autre pièce ne suffisait pas toujours à les soulager.

Ajoutons à cela les différences biologiques entre les sexes en matière de sommeil. Une étude américaine de 2024 montre que les femmes et les hommes ont des rythmes circadiens et des besoins différents, influencés par les hormones, le métabolisme et la régulation thermique. De quoi expliquer pourquoi, dans de nombreux couples hétérosexuels, l’un dort bien pendant que l’autre lutte contre la fatigue.

Dormir seul pour mieux aimer ?

Le « divorce du sommeil » n’a rien d’un caprice ni d’un signe de désamour. Il s’agit le plus souvent d’un choix pragmatique, parfois temporaire, pour retrouver un sommeil réparateur et, par ricochet, préserver l’harmonie du couple. 

La chercheuse Wendy Troxel, spécialiste du sommeil et des relations, propose même de rebaptiser cette pratique « sleep alliance » : une alliance de sommeil, où chacun bénéficie d’un environnement adapté à ses besoins, sans renoncer à l’intimité émotionnelle ni au lien conjugal.

Car dormir seul, c’est souvent mieux dormir. Et mieux dormir, c’est aussi moins d’irritabilité, plus d’empathie et une communication de couple apaisée. Dans certains cas, cela peut même raviver la complicité : à l’inverse de l’idée reçue selon laquelle chambres séparées riment avec rupture, de nombreux couples instaurent de nouveaux rituels, « visites » du soir, partage du lit le week-end, ou simplement plus de tendresse au réveil.

Et vous, vous êtes plutôt quelle team ? Une chose est sûre : il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de dormir : l’essentiel, c’est que la solution soit choisie à deux, et non subie par l’un. Parce qu’un bon sommeil, c’est aussi une affaire d’équilibre… et d’amour partagé.


Src : Futura Sciences

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