Quoi de plus agréable qu’une après-midi dans une piscine pour échapper à la chaleur estivale ? Pourtant, derrière la transparence de l’eau se dissimule parfois une réalité bien moins reluisante.
Synonyme de fraîcheur en été, la baignade en piscine publique n’est pas sans risques. Irritations cutanées, infections gastro-intestinales, otites … Même une eau chlorée peut héberger des micro-organismes pathogènes.
Faut-il renoncer à la baignade pour autant ? Pas du tout. Mieux informés et un peu plus vigilants, les nageurs peuvent profiter des bienfaits de l’eau en toute sécurité.
Une activité bénéfique mais pas sans risques
Natation, jeux aquatiques, détente : les piscines publiques et parcs aquatiques attirent des millions de personnes chaque été. Cette activité, excellente pour la santé physique, mentale et sociale, comporte toutefois certains risques sanitaires parfois méconnus du grand public.
Si la majorité des baignades se déroulent sans incident, les autorités sanitaires rappellent régulièrement que ces espaces collectifs peuvent être le point de départ de certaines infections, plus ou moins bénignes. En cause ? Des germes résistants qui survivent malgré les traitements désinfectants.
Le chlore, un allié mais pas une solution miracle
Bonne nouvelle : le chlore reste un désinfectant très efficace contre de nombreux agents pathogènes. Moins bonne nouvelle : il ne les élimine pas tous, et surtout, pas instantanément. Certains micro-organismes survivent plusieurs heures, voire plusieurs jours dans une eau pourtant correctement traitée.
C’est le cas de Cryptosporidium, un parasite microscopique responsable de diarrhées aiguës. Grâce à sa coque externe très résistante, il peut survivre jusqu’à 10 jours dans l’eau chlorée. Sa transmission se fait par voie fécale, parfois à partir de quantités invisibles à l’œil nu.
Autres intrus fréquemment identifiés : Pseudomonas aeruginosa, une bactérie provoquant des éruptions cutanées ou des otites du nageur, ainsi que les Norovirus et Adénovirus, virus responsables de troubles digestifs ou respiratoires. Ces micro-organismes ne viennent pas de nulle part. En effet, sueur, urine, cheveux, résidus cosmétiques ou cellules mortes sont quotidiennement relâchés dans l’eau par les baigneurs. Au contact du chlore, ces substances produisent des sous-produits chimiques appelés chloramines, irritants pour les yeux, la peau ou les voies respiratoires.
Par ailleurs, contrairement à une idée reçue, une piscine qui sent fort le chlore n’est pas forcément bien désinfectée. Cette odeur trahit souvent la présence de chloramines, signe que l’eau est saturée de contaminants biologiques. Une piscine bien entretenue devrait dégager peu, voire pas d’odeur perceptible.

Claire et limpide, l'eau semble propre... pourtant, certains germes peuvent y survivre plusieurs jours malgré le chlore © Freepik.
Comment réduire les risques en allant dans une piscine publique ?
Les infections liées à la baignade peuvent souvent être évitées grâce à des gestes simples. Voici 10 réflexes à adopter pour se baigner sans crainte :
- Prenez une douche savonneuse avant d’entrer dans l’eau, pendant au moins une minute.
- Ne vous baignez pas en cas de maladie, surtout si vous avez la diarrhée ou une plaie ouverte.
- Évitez d’avaler l’eau de la piscine autant que possible.
- En cas de cryptosporidiose, attendez au moins 2 semaines après la fin des symptômes avant de retourner nager.
- Faites des pauses toilettes régulières, en particulier avec les enfants.
- Changez les couches loin des bassins et jetez-les de façon hygiénique.
- Séchez bien vos oreilles après la baignade pour prévenir les otites.
- Couvrez les plaies avec un pansement étanche si vous devez vous baigner.
- Prenez une deuxième douche après la baignade pour éliminer les germes résiduels.
- Signalez tout problème au personnel de la piscine si vous constatez une eau trouble, une odeur forte ou un manque d’hygiène.
La baignade en piscine publique reste donc une activité bénéfique, à condition d’en connaître les limites invisibles. Et si la clarté de l’eau n’était pas toujours le meilleur indicateur d’hygiène ? La microbiologie, elle, a encore bien des secrets à révéler sur ce qui nage avec nous.
Src : Futura-Sciences