A partir du 24 juillet 2025, l’humanité a consommé la totalité des ressources que la terre pouvait générer en 2025. Ce qui veut dire que depuis cette date, l’humanité vit à crédit sur les ressources naturelles de la planète, en d’autres termes, nous sommes en train de « puiser » dans les ressources appartenant aux générations futures. Cette date traduit le jour du dépassement (overshoot day). C’est comme un salarié qui, le 20 du mois, a consommé la totalité de ses revenus mensuels, il ne lui restera plus que de faire des découverts et/ou emprunts, …
Cet indicateur mesure la biocapacité, c’est-à-dire les surfaces et les ressources naturelles, exprimées en hectares globaux (gha), nécessaires à une personne pour vivre en fonction de son pays et donc de son niveau de vie. En 1970, ce jour tombait le 29 décembre, en 1990 le 11 octobre, en 2000 le 23 septembre, en 2010 le 7 août et cette année, c’est le 2 août. Cette évolution nous interpelle sur nos modes de vie et de consommation.
Le concept de Jour du Dépassement vise à sensibiliser l’opinion sur la pression subie par l’environnement du fait des activités humaines. Dans chaque pays, selon le mode de vie, cette pression n’est pas la même. Ainsi, Chaque pays obtient une date de dépassement différente. En effet, tous les pays n’ont pas la même biocapacité ni la même empreinte écologique. Si la demande en ressources écologiques d’un pays dépasse la biocapacité de son territoire, le pays affiche un déficit écologique.
Si la date moyenne donnée est le 24 juillet 2025 pour l’humanité, elle varie d’un pays à un autre : c’est le 13 mars 2025 pour les USA, le 19 avril 2025 pour la France, le 2 juillet 2025 pour l’Afrique du Sud…
Mais pour la plus part des pays d’Afrique, la date n’est pas connue par manque de données statistiques.
Par une simulation, nous avons essayé de déterminer le jour de dépassement du Sénégal que nous situons vers le 28 octobre 2025. L’outil statistique utilisé est malheureusement conçu pour les pays développés ce qui peut entrainer une marge d’erreur importante sur cette estimation. En conséquence, nous devons travailler pour concevoir des outils qui soient en adéquation avec nos réalités socio-économiques. Aujourd’hui, le même problème se pose par rapport aux indicateurs du développement durable qui, pour la plus part, sont inadaptés à notre contexte africain. Ce pourquoi, une réflexion doit être initiée par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, avec tous les acteurs sénégalais et africains, pour définir nos propres indicateurs qui seront acceptés et reconnus par la communauté internationale.
Pr Adams TIDJANI
