À 990 francs CFA le litre, le carburant sénégalais est le plus cher d’Afrique de l’Ouest. Un prix qui pèse sur les ménages et l’activité économique.
Dans les rues animées de Dakar, chaque passage à la pompe est devenu une source de frustration pour de nombreux automobilistes. Le prix de l’essence, jugé exorbitant, suscite un mécontentement croissant parmi les usagers de la route.
Alors que le Sénégal a récemment lancé l’exploitation pétrolière, beaucoup espéraient une baisse des prix. Cependant, la réalité est tout autre, et le coût du carburant reste un sujet de préoccupation majeur.
Le prix de l’essence au Sénégal est fixé par l’État et atteint actuellement 990 francs CFA le litre, ce qui en fait l’un des plus élevés d’Afrique de l’Ouest, juste derrière la République centrafricaine. Cette situation pèse lourdement sur l’économie, notamment dans le secteur du transport.
Mamadou Ndiaye, qui gère une coopérative de camions reliant Dakar à d’autres villes, souligne que le coût élevé du carburant pousse de nombreux chauffeurs à faire le plein à l’étranger, notamment au Mali, où l’essence est 20 % moins chère.
Conséquences pour le secteur du transport
Pour les transporteurs, le prix du carburant représente une charge financière importante. Mamadou Ndiaye explique que pour un voyage nécessitant 1 100 litres de carburant, les chauffeurs préfèrent acheter une partie de leur essence au Mali pour réduire les coûts. Cette stratégie, bien que compréhensible, entraîne des pertes pour l’État sénégalais et met en lumière les difficultés rencontrées par les professionnels du transport.
Face à cette situation, les syndicats de transporteurs ont demandé à rencontrer les autorités et menacent de faire grève si aucune mesure n’est prise. Depuis le début de l’année, le prix du pétrole a chuté de 20 %, une baisse répercutée à la pompe en Côte d’Ivoire et au Mali, mais pas au Sénégal.
Une Réponse Attendue
Un expert souligne que le gouvernement doit s’expliquer sur cette absence de répercussion, suggérant que la fiscalité pourrait être en cause.
Le gouvernement sénégalais a affirmé travailler à une baisse durable du prix du carburant, mais aucun calendrier précis n’a été annoncé. Ni le ministre des hydrocarbures, ni le porte-parole du gouvernement n’ont répondu aux sollicitations pour clarifier la situation.
Source : TV5MONDE CLEMENT BONNEROT
