Pour s’éclaircir la peau, depuis plus de trente ans, des hommes et des femmes d’ascendance africaine utilisent régulièrement des substances au pouvoir de dépigmentant. La dépigmentation est très populaire aussi chez les asiatiques et les arabes.
Les mouvements migratoires variés et massifs de ces dernières décennies ont pu contribuer à en répandre l’usage. En Afrique, les effets pathologiques de la Dépigmentation Volontaire (DV) représentent chez les femmes plus de la moitié des motifs de consultation en dermatologie.
Nombre de patientes sont réticentes à parler de leur pratique mais la plupart est consciente des dégâts cutanés produits par les agents dépigmentant mais ne parviennent pas à interrompre la DV.
Certaines la considèrent même comme une drogue mais ceci ne suffit pas à expliquer les motivations, la signification que revêt la démarche de blanchiment.
Sachant que la couleur de la peau signe l’appartenance du sujet, à ses propres yeux et aux yeux des autres, à un groupe humain et à une culture qui sont les fondements de sa personnalité, le blanchiment ne peut être pensé sans en référer à cette signification symbolique.
La DV n’est plus un phénomène de mode banal et anecdotique, au même titre que l’engouement pour une couleur de vêtement. A ce titre, elle doit aujourd’hui être condamnée comme une forme d’aliénation, ultime manifestation de l’oppression des Noirs par les blancs et objet d’un nécessaire combat libérateur.