Dans l’Est de la RDC, le parc national des Virunga célèbre ses 100 ans. L’occasion de rappeler le rôle essentiel des quelques 800 éco-gardes qui veillent sur sa biodiversité, parfois au prix de leur vie.
Au pied du majestueux mont Ruwenzori, chaque matin, un rituel immuable se déroule sur la base de Mutsora. Les gardiens du parc national des Virunga, véritables anges gardiens de cette réserve naturelle, se rassemblent pour protéger l’une des plus précieuses biodiversités de la planète. Leur mission : défendre la faune et la flore contre les menaces incessantes des braconniers et des milices armées.
Parmi ces protecteurs, Honoré Koulé incarne l’engagement total. Avec 45 ans de patrouille à son actif, il a survécu à des blessures par balle, mais reste déterminé. “On n’est pas découragé parce qu’on aime ce métier et on ne veut pas que le parc soit envahi”, affirme-t-il. Pour lui et ses collègues, le parc des Virunga existe encore grâce à leur dévouement, parfois au prix de leur vie.
Un parc centenaire sous haute surveillance
Créé il y a un siècle, le parc national des Virunga est la plus ancienne réserve naturelle d’Afrique, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979. S’étendant sur 790 000 hectares à la frontière de la République Démocratique du Congo, du Rwanda et de l’Ouganda, il abrite une biodiversité exceptionnelle, incluant des espèces rares et menacées comme le gorille de montagne. Cependant, cette richesse est constamment menacée, et près de 800 rangers veillent sur elle, souvent au péril de leur vie.
Selon l’Institut congolais pour la conservation de la nature, plus de 220 éco-gardes ont perdu la vie au cours des 20 dernières années. Parmi eux, l’époux de Rachel Kavira Kavundayire, tombé dans une embuscade. Aujourd’hui, Rachel travaille dans une chocolaterie liée au parc pour subvenir aux besoins de sa famille. Les familles des gardiens disparus sont soutenues par des emplois dans les usines rattachées au parc, un maigre réconfort face à la perte de leurs proches.
Les conflits armés, menace constante
Le parc des Virunga est également le théâtre de conflits armés. La moitié de sa superficie est occupée par des groupes tels que le M23, l’ADF (Allied Democratic Forces) et d’autres milices. Ces groupes tirent des millions de dollars chaque année du trafic des ressources du parc, exacerbant les défis auxquels font face les gardiens.
Le parc national des Virunga est un symbole de résilience et de dévouement. Malgré les pressions et les convoitises hostiles, les éco-gardes continuent de protéger ce patrimoine inestimable. Leur courage et leur amour pour la nature sont une source d’inspiration, rappelant l’importance de préserver notre environnement pour les générations futures.
