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mercredi, janvier 22, 2025
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MICROPLASTIQUES DANS L’EAU EN BOUTEILLE : CE QUE LES MARQUES NE VOUS DISENT PAS


Une étude a observé une forte variabilité des concentrations en microplastiques dans les eaux en bouteille en France. Jugés particulièrement à risque en raison de leur capacité à pénétrer dans le sang et les organes, ces microplastiques, souvent inférieurs à 20 microns, échappent encore largement à la détection et ne sont pas pris en compte dans les réglementations actuelles. Cependant, une nouvelle méthode d’identification permet désormais de les détecter, ce qui pourrait conduire à une révision des directives pour inclure ces petites fractions dans les normes de régulation.

Les eaux vendues en bouteille en France ont une teneur très variable en microplastiques, des composants dont les effets incertains sur la santé suscitent l’inquiétude, montre une étude publiée mercredi dans la revue PLOS Water et réalisée à partir d’une dizaine d’échantillons. « Les concentrations en microplastiques allaient de (…) 0,001 à 0,250 microgramme par litre », soit « une variation considérable », résume cette étude réalisée notamment par des chercheurs du CNRS à Toulouse.

« Cela laisse penser que la marque choisie […] joue beaucoup sur le degré auquel on est exposé aux microplastiques en ingérant de l’eau en bouteille », souligne ce travail.

Les microparticules de plastique suscitent depuis plusieurs années l’inquiétude en raison de leur omniprésence alors que l’on ignore largement leurs effets sur la santé : leur présence dans l’organisme est associée à de multiples pathologies, mais il reste difficile de prouver un rapport de cause à effet.

Les microplastiques, invisibles, dans les eaux en bouteille

Les auteurs de l’étude publiée mercredi se sont penchés sur dix eaux en bouteille, dont le nom n’est pas donné. Ils ont aussi mesuré la présence de microplastiques d’une eau en robinet de Toulouse, celle-ci s’avérant plutôt élevée. Comme en témoigne cette dernière observation, les plastiques repérés sont en grande majorité différents de ceux contenus dans les bouteilles. Ce sont donc d’autres stades du traitement de l’eau qui semblent principalement en cause.

Autre observation importante : les microplastiques repérés dans les eaux – en bouteille et du robinet – sont la plupart du temps très petits, moins de 20 microns de diamètre. Or, cette catégorie de microplastiques est jugée la plus à risque pour la santé humaine, notamment par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), par la capacité à pénétrer le sang et les différents organes.

En raison des vastes incertitudes sur les risques réels des microplastiques, cette étude ne permet pas de conclure que les eaux françaises en bouteille sont dangereuses pour la santé. Mais elle pose des questions sur la régulation de ces produits, qui se sont récemment trouvés au cœur d’une vaste polémique après des révélations sur des traitements interdits appliqués aux eaux produites par Nestlé.

Une détection des microplastqiues, plus fine, est désormais possible

Les règles sur les microplastiques sont quasiment inexistantes. La Commission européenne a récemment publié une directive pour faciliter leur mesure, mais elle n’inclut pas les microplastiques de moins de 20 microns, jugés trop difficiles à détecter.

L’étude de PLOS Water avait justement pour but de montrer qu’il est possible de mesurer avec précision la teneur en microplastiques si petits. « Non seulement cette étude démontre que le protocole utilisé est applicable, mais elle souligne l’importance d’inclure les petits microplastiques dans l’analyse et la régulation des eaux », concluent les chercheurs.

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