Le « Zimrida » serait arrivé le 30 décembre au large d’Abidjan, avec à son bord 20 000 tonnes d’engrais à base de nitrate d’ammonium.
Une cargaison partie de la Russie en août dernier, à bord d’un autre navire tombé en panne en raison de fortes intempéries.
Jean Christian Konan est celui qui a donné l‘alerte sur la présence de ce navire dans les eaux ivoiriennes.
Un bateau qu’il qualifie de « bombe flottante ». Pour lui, les autorités portuaires et douanières n’auraient pas dû accepter sa présence dans les eaux territoriales ivoiriennes.
Joint par la DW, il estime que,« je pense que la cargaison est relativement dangereuse. On parle quand même de 20 000 tonnes. C’est l’équivalent de 400 camions de 50 tonnes. A quel moment la totalité de la marchandise a-t-elle été contrôlée ? Du carburant a touché une partie des sacs qui ont été évacués. Le carburant rend instable ce type de produits. Il y a une certaine dangerosité. Et dans le doute on aurait dû s’abstenir. La cargaison devait passer par Malte qui a refusé, la Lituanie également. C’est un risque à ne pas prendre. »
Le souvenir du « Probo Koala »
Un navire refoulé, donc, par plusieurs pays et qui finalement se retrouve dans les eaux ivoiriennes, prêt à accoster au port d’Abidjan.
L’annonce de la présence du Zimrida et de sa cargaiso a provoqué une onde de choc au sein des populations qui ont encore en mémoire le triste souvenir du Probo Koala, ce bateau qui a débarqué des déchets toxiques au port d’Abidjan en août 2006, comme le rappelle Jean Christian Konan.
« Les gens ont été surpris, choqués et en colère. Les gens cherchent à savoir quelles sont les responsabilités. Il y a un choc. L’histoire du Probo Koala est encore fraiche. »
Le nitrate d’ammonium, bien qu’utilisé principalement comme engrais, peut devenir un produit hautement explosif s’il est stocké dans de mauvaises conditions. C’est lui qui avait causé l’explosion dans le port de Beyrouth, en 2020 et fait plus de 200 morts.
Selon les autorités portuaires ivoiriennes, sur les 20 000 tonnes de la cargaison transportée par le « Zimrida », 3 000 sont destinées à la Côte d’Ivoire.
Face au tollé général, le port d’Abidjan a convoqué une réunion avec le transporteur et le propriétaire de la marchandise. Des têtes pourraient tomber selon certaines sources. Un ministre, un directeur général et un riche homme d’affaires sont cités dans cette affaire.
